DESJARDINS Paul - 1878 L
DESJARDINS (Paul), né le 22 novembre 1859 à Paris, décédé le 10 mars 1940 à Pontigny (Yonne). – Promotion de 1878 l
Henri Bergson et Jean Jaurès étaient ses camarades de promotion. Il aurait mérité de ne pas attendre quatre- vingts années une notice. Les difficultés de l’Occupation ne peuvent à elles seules justifier le retard pris par notre associa- tion à honorer sa mémoire : de ces trois illustres archicubes, c’est bien lui qui entretenait les liens les plus étroits avec nos deux Écoles, Ulm et Sèvres1.
Son père Ernest Desjardins inaugura la chaire d’épigraphie latine aux Hautes-Études, passa au Collège de France et fut élu à l’Académie des Inscriptions en 1875. Il enseigna vingt-cinq ans cette discipline rue d’Ulm. Il fut aussi le précepteur du Prince Impérial : Napoléon III et Eugénie furent parrain et marraine de sa fille Louise, la cadette de Paul. De leur maison fleurie de glycine de Passy (hameau de Boulainvilliers), il pouvait voir passer Lamartine. Son frère Abel étudia la médecine avec Robert Proust, le frère de Marcel (qui fit toujours grand cas de ses articles). Louise Desjardins épousa Lucien Fontaine, le frère d’Arthur qui l’épaula financièrement. Les Desjardins allaient dîner chez Victor Hugo, recevaient Gustave Flaubert et Guy de Maupassant, Alphonse Daudet et Paul Bourget, accueillaient Ivan Tourgueniev ou le comte Tolstoï. Leur admiration pour Sully-Prudhomme était égale à leur vénération de Victor Hugo. Lui-même eut pour tapir le duc d’Orléans. Il fut reçu à l’École dès sa première tentative, s’orienta vers les études grecques (il publia une traduction de Théocrite en 1910). Il épousa en 1896 Marie-Amélie (« Lily « ) Savary, fille d’un député de la Manche et belle-fille du célèbre médiéviste Gaston Pâris, lui-même fils du non moins célèbre Paulin Pâris, professeurs tous deux au Collège de France et académiciens (Gaston Pâris prononça l’éloge funèbre de son père quai Conti).
Dès l’agrégation (1881), il fut nommé au lycée d’Alençon, où il ne resta qu’un mois, il passa au Mans et l’année suivante au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe). Il publia cette année 1883 une plaquette de vers : Celui qu’on oublie, en hommage à Lamartine. Il revint à Paris (collège Stanislas) où il eut deux ans de suite Paul Mazon pour élève : il passa avec lui de la seconde à la rhétorique. Ensuite il fut nommé au lycée de Vanves, juste à temps pour connaître Jules Lagneau (1872 l) son collègue de philo- sophie. Ce fut le premier grand moment de sa vie « une bénédiction » : il apprit de lui « la justesse de la pensée pour la justice de l’action ». Il publia d’ailleurs en 1925 les notes de cours de Lagneau sur Dieu, collaborant avec Alain (Émile Chartier, 1889 l). Parallèlement il débuta une carrière de journaliste, de la Revue bleue au Temps et au Figaro. À 25 ans il était déjà plus que notoire : célèbre. Son livre d’art sur Poussin (1903) sembla un chef-d’œuvre. Son Théâtre choisi de Corneille (1898) était déjà un classique. Pourtant l’année suivante (1904) le Collège de France ne le recruta point.
Il fonda en 1891 l’association L’École de Liberté. Lui qui apparaissait déjà comme un « idéaliste humaniste » s’engagea tout naturellement aux côtés de Lucien Herr (1883 l) pour défendre l’honneur d’Alfred Dreyfus. En 1901 il inaugurait sa maîtrise de conférences à Sèvres. Il y prépara les agrégatives littéraires jusqu’en 1926. Il y laissa un souvenir inoubliable et de profondes amitiés avec ses anciennes élèves. Il enseigna aussi à Saint-Cloud de 1906 à 1919. En 1905 il fut nommé en khâgne à Louis-le-Grand, et l’année suivante passa à Condorcet où il resta jusqu’en 1921.
Quatre enfants lui naquirent : Michel (1898), Anne (1899), Jean (1900), et Blaise (1902). Il eut la douleur de voir disparaître Jean, en 1908, Michel sous les drapeaux en juillet 1918 ; Blaise mourut aussi pour défendre la France en mai 1940.
Si 1906 est la seconde date capitale de son parcours, ce n’est pas tant pour sa nomination dans l’ex-lycée Bonaparte que pour l’acquisition de l’abbaye de Pontigny, dans l’Yonne, vendue aux enchères publiques, suite aux lois de séparation des Églises et de l’État et au départ des moines cisterciens qui l’occupaient depuis le xiie siècle (1113). Il écrivait alors à Alfred Loisy (récemment excommunié) son intention d’en faire un asile d’intellectuels et il y réussit pleinement, même si son fils Jean se noya à huit ans dans le bief du moulin2. Ce superbe bâtiment, situé à la croisée des voies menant d’Auxerre à Saint-Florentin et de Laroche-Migennes à Chablis (et à L’Isle-sur-Serein) était facilement accessible de la capitale et offrait le calme de la campagne bourguignonne ainsi qu’une bibliothèque fournie. Mais les problèmes financiers furent récurrents (son épouse monta même un atelier de tricot en 1928 pour se procurer des liquidités). Un industriel havrais, Georges Raverat, président de la chambre de commerce, fut le grand argentier de l’association gérant l’établisse- ment ; Desjardins et lui voulurent y monter un atelier de production de livres pour bibliophiles. Pontigny fut très vite un foyer de culture dont la réputation dépassa les frontières de l’hexagone.
Dès le 31 juillet 1910, Paul Desjardins inaugurait la première décade, quatre suivirent jusqu’au 19 septembre3. L’idée de telles rencontres avait germé au comité directeur de la Nouvelle Revue Française (NRF, Gaston Gallimard n’avait pas encore fondé sa maison d’édition à laquelle ces initiales sont liées) ; André Gide, Jean Schlumberger, Charles du Bos, Ramon Fernandez en étaient les piliers. Leur but était d’abriter pour dix jours philosophes, intellectuels, syndicalistes, politiques et étudiants de tout pays et d’affinités progressistes, en proposant des sujets très divers mais avec le même cadre : liberté absolue le matin, conférences suivies de débats de 14 h 30 à 17 h 30, totale liberté ensuite : promenades dans le parc, jeux de société... tel était l’immuable déroulement de ce nouveau Thélème, avec ses rites comme l’ar- rivée depuis la gare du tortillard départemental des invités, précédés par le maître des lieux ouvrant solennellement le vaste portail...
En 1915, Pontigny devint hôpital militaire (comme le 45, rue d’Ulm), il fallut attendre 1922 pour sa réouverture, foyer de rapprochement national et interna- tional : Desjardins avait ouvert ses décades aux plus grands intellectuels allemands et autrichiens (il serait plus commode d’indiquer parmi les penseurs et les écrivains les plus en vue de l’entre-deux-guerres ceux qui n’y séjournèrent pas).
Parallèlement, Desjardins fondait successivement l’École de commune culture (1913), la Ligue de l’amitié civique (durant la guerre), la Petite université du 21, rue Visconti (1926) où venaient autour d’un thé Albert Schweitzer et Paul Valéry, et surtout l’Anti-Babel (1927) : autant d’utopies généreuses, d’impulsions nova- trices résumant les multiples activités de ce visionnaire pacifiste, que Marcel Proust comparait à un frère prêcheur, André Billy à un éveilleur de consciences, Roger Martin du Gard (hôte assidu des décades où il ne prenait jamais la parole, sinon lors des débats) au Grand Prieur4. En 1918, il fut officiellement chargé de rédiger un Manuel de l’action universitaire hors de France et il prit pour collaborateurs Joseph Bédier (1883 l), Gustave Lanson (1876 l), Henri Bergson, Fernand Baldensperger et son voisin bourguignon Jacques Copeau.
« Loin de la dispersion des villes, appliquer discrètement, librement, le régime cénobitique éprouvé efficace à l’entretien de la plus pure et de la plus vivace liberté d’esprit », tel était le programme de cette abbaye laïque, en fait bien plus proche de cette communauté que décrit Philon le juif aux portes de la grouillante Alexandrie, réunissant des Juifs éclairés pour commenter le Livre, que des abbayes médiévales à l’horaire imposé d’une quotidienne minutie. Paul Desjardins organisa 72 décades de son vivant, confiant l’animation (ou la modération) à des amis chers comme Charles du Bos (de 1922 à 1934) dont la voix imposante n’avait pas besoin d’attendre l’inven- tion du microphone. Raymond Aron (1924 l) dirigea celle de 1934 sur le thème La volonté de justice mène-t-elle nécessairement à l’action révolutionnaire ? Les dernières années, vieilli et fatigué, il confia l’organisation à un personnage équivoque, Jean Coutrot (promotion 1913 de Polytechnique mais il n’acheva pas ses études ; on le décrivait comme « fumeux et mégalomaniaque » et proche, sinon animateur, de la Synarchie). Paul Desjardins mourut juste avant le Blitzkrieg et fut enterré au cime- tière du village. Deux mois après, l’armée allemande envahissait l’abbaye, et en 1941 après la mort mystérieuse de Coutrot, la SiPo (Sicherheitspolizei, cousine de la Gestapo) envahissait l’abbaye et emportait les archives à Berlin. Peut-être ont-elles échoué avec d’autres montagnes de documents quelque part en Union soviétique après avril 1945 ? Peut-être une circonstance favorable fera-t-elle émerger de l’oubli ces discussions auxquelles seize prix Nobel avaient participé entre les deux guerres ?
Car, « aussi incroyable que cela puisse paraître, les décades de Pontigny n’ont pas été sténographiées ni enregistrées de quelque manière que ce soit. Elles ne semblent pas avoir été notées systématiquement par le secrétaire de décade ou par une petite Sévrienne dévouée », écrit Claire Paulhan (op.cit. en note 3, p. 89). Et c’est là le point sur lequel cette notice voudrait insister. Car au public choisi des intervenants et de leurs épouses s’ajoutait la jeunesse des normaliennes, puis des normaliens. André Berge écrit en 1975 dans ses Réminiscences à propos des sévriennes : « Elles formaient un fond de tableau, timide et le plus souvent silencieux. » Une photographie de 1923 montre un groupe de normaliennes autour d’Herbert George Wells, l’auteur de La Guerre des Mondes, venu animer la décade Les humanités sont-elles irremplaçables pour former une élite ?
Trois sévriennes figurent parmi les auditrices avant 1914 : Paule Crespin (1909 L), Marthe Bossavy (1913 L) qui traversa l’Atlantique et entra dans les ordres, et entre les deux, Marcelle Pardé (1911 L) dont le nom figure dans la stèle des Mortes pour la France qui accueillait jadis au 48, boulevard Jourdan et a été judicieusement placée devant le monument aux morts d’Ulm : elle dirigeait le lycée de filles de Dijon avant de partir à Buchenwald, son nom a été donné à cet établissement, devenu collège, près de Saint-Bénigne. Après la réouverture de 1922, dix sévriennes sont répertoriées : Liliane Chomette (1920 L), qui enseigna à Victor-Duruy : d’abord épouse de Ramon Fernandez, elle épousa Italo Tasca. Il faut citer de la promotion 1922 L Marguerite Guillou et Léonie Morel parties toutes deux au lycée d’Alger, Madeleine Zanetto, la fille du professeur niçois qui mena Antoine Bonifacio (1930 l)
à ses succès du Concours général, devenue Mme Dhaleine ; Clémence Ramnoux (1927 L) ; les sœurs Tuzet, Yvette et Hélène (1921 et 1924 L), fidèles auxiliaires de leur maître ; Colette Audry (1925 L) ; Marie-Louise Bouterige (1923 L) ; Éva Thoré et Jeanne Mellot (1924 L) dont les souvenirs flamboient au fil des pages du livre- monument Paul Desjardins et les décades de Pontigny, coordonné par sa fille Anne (PUF, 1964).
Puis, quand Desjardins cesse de préparer les agrégatives sévriennes, les jeunes gens d’Ulm les remplacent : d’abord Jean Prévost (1919 l) ; Vladimir Jankélévitch (1922 l) ; de la promotion suivante Henri Guillemin et Pierre-Henri Simon ; puis Raymond Aron et Jean-Paul Sartre (1924 l) et Maurice Patronnier de Gandillac (1925 l). Puis de la promotion 1935, Pierre Boutang et Marie-Claire Canque, qui devint son épouse5. Cette dernière a également contribué au volume cité plus haut.
Très vite la renommée de Pontigny devint européenne, puis traversa l’Atlan- tique. Le fondateur se préoccupa de pérenniser l’œuvre ; sa succession revint à sa fille Anne, qui épousa Jacques Heurgon (1923 l). C’est elle qui vendit Pontigny au lendemain de la guerre, mais deux surgeons avaient émergé, l’un aux États- Unis (Mount Holyoke College, à South Hadley, Massachusetts, une université féminine) avec Pierre-Henri Simon, Jacques Maritain et Henri Focillon de 1942 à 1944 ; et l’autre à Royaumont, de 1947 à 1952 selon la formule éprouvée. Une grande partie de la bibliothèque de Pontigny y fut transférée. Puis les décades reprirent, au château de Cerisy-la-Salle en Normandie, acquis dès 1925 par Lily Desjardins, de son frère Pierre Savary. Plus de 500 colloques y furent organisés en un demi-siècle, par Anne Heurgon puis, après sa tragique disparition, par ses filles Édith et Catherine Heurgon-Peyrou.
Il ne fallait pas compter sur Paul Desjardins, humaniste paradoxal, grand péda- gogue mais écrivain rare, timide de la page écrite pour passer à la rédaction de ces décades, autant pour des raisons financières d’ailleurs. Il comptait sur le prestige de l’oralité.
L’abbaye et ses trente chambres individuelles se transformaient avant les décades en Foyer international d’étude et de repos, et accueillait des jeunes gens recom- mandés pour des séjours d’au moins une semaine, pouvant se prolonger à la journée. Le tarif était fixé selon deux classes, et la semaine coûtait 350 ou 250 francs, soit bien moins que les semaines de décades (tarif 600 et 400 francs). Le premier normalien à y avoir séjourné est René Brouillet (1930 l) ; mais dans le courrier le concernant, figure un post-scriptum sollicitant la présence de Normaliens lors des décades (consacrées, cet été-là, au baroque, à la colonisation et aux conversions dont nous fûmes témoins, dont celle de Paul Claudel). Desjardins écrit ainsi le 8 mai 1931 au directeur Ernest Vessiot (1884 s) : « Notre foyer de Pontigny a été fondé exprès pour parer aux besoins que vous m’exposez. Notre camarade Brouillet est attendu dès demain. Vous pouvez l’assurer qu’il sera bien accueilli... Je vous adresse la brève notice. Voyez si la Société des Amis peut s’en accommoder, sinon on s’accommodera ici de celles que vous nous ferez. Très heureux de ce rapprochement de Pontigny avec l’École... » Roger Dion, le géographe-secrétaire général (1919* l), était en fait le correspondant du prieur, la formule finale est « amitiés à Jeanne, mes respects à Mme Bouglé, votre vieux fidèle Paul Desjardins ».
Comme Jean Jaurès, Paul Desjardins ne put obtenir le prix Nobel de la paix, pour lequel son nom fut proposé en 1933 : le parrain de cette initiative était Henri Bergson, récent Nobel de littérature, comme le Bourguignon de Clamecy, Romain Rolland (1886 l), douze ans avant lui6. Il n’obtint jamais non plus les honneurs officiels. Il fut pour Jeanne Mellot (devenue Mme Poirier) l’écrivain qui renonce à la célébrité, pour Pierre Hamp zéro pointé pour les honneurs, ex-aequo avec Arthur Fontaine, son alter ego et l’un des animateurs de l’abbaye. C’était suivre l’exemple des cisterciens et le laïciser.
Son cercueil fut porté au cimetière du village par les artisans locaux qui avaient, à leur manière, fait vivre l’abbaye de Pontigny, désormais inséparable de son nom.
Patrice CAUDERLIER (1965 l)
Notes
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Henri Bergson n’a pas encore ici de notice, pas plus que, dans cette promotion 1878, Aimé Puech, le grand helléniste, traducteur de Pindare.
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Cette irréparable perte fut suivie de deux accidents personnels : en 1911 il fut renversé par une automobile et en 1928 il chuta dans le Métropolitain. Faut-il y voir les motifs de son rapprochement final avec l’Église ? Le testament qu’il rédigea en 1911 montre ainsi une évolution de sa libre pensée des années 1890.
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La liste complète des 72 décades tenues à Pontigny de 1910 à 1939 figure dans l’ouvrage de Claire Paulhan, De Pontigny à Cerisy, un siècle de rencontres intellectuelles (2002, IMEC), pages 57 à 60. Elle a été établie par Sylvaine Drouillac.
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Si le chantre de l’Action Française l’affublait du sobriquet de Prince des Nuées, il était facile de gager que c’était par référence au Socrate caricaturé par Aristophane et non à l’albatros baudelairien. Qu’eût dit le Grand Prieur s’il avait pris connaissance des lettres adressées par André Gide à Jean Schlumberger depuis ses bureaux de la NRF où il écrivait que seules les décades réunissant des auteurs de cette revue méritaient l’attention ?
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Ces listes sont empruntées à l’ouvrage collectif : De Pontigny à Cerisy, 1910-2010, des lieux pour « penser avec ensemble » (p. 50-51), Paris, Hermann, 2011. François Chaubet y écrit : un public sursélectionné de normaliens et de khâgneux.
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Walter Berger, l’organisateur des Colloques de l’Altenburg dans Les Noyers de l’Altenburg (repris dans les Antimémoires) d’André Malraux, ressemble trait pour trait à Paul Desjardins, qui invita plusieurs fois Malraux à Pontigny (c’est là qu’il connut Raymond Aron). D’où le choix de la photographie initiale de cette notice, prise en 1929, conservée aux archives de Pontigny-Cerisy et publiée dans l’ouvrage cité note précédente, après la page 30.