LANGENAIS (épouse LÉO) Suzanne - 1936 S

LANGENAIS (Suzanne, épouse LÉO), née le 22 novembre 1915 à Terregatte (Manche), décédée le 15 août 2017 à Rennes (Ille-et-Vilaine). – Promotion de 1936 S.


Suzanne Langenais est née dans l’école de Terregatte, petit village du Sud-Manche où ses deux parents étaient instituteurs . Son père mourut deux ans à peine après sa naissance .

Suzanne et sa sœur aînée Andrée vécurent alors à Vains, petit bourg de l’Avranchin au bord de la baie du Mont Saint-Michel où leur mère avait été nommée . Le trio s’installa ensuite à Cherbourg où les deux sœurs poursuivirent brillamment leurs études secondaires .

Elles entrèrent toutes les deux à l’École normale supérieure de Sèvres . Suzanne appartenait à la promotion scientifique de 1936 et elle obtint à la sortie de l’École l’agrégation de physique .

La mort de sa sœur en 1939 en mettant au monde un petit garçon alors que son mari avait été fait captif sur le front, constitua pour Suzanne Langenais une terrible épreuve . Heureusement, nommée peu après ce drame au lycée de jeunes filles de Rennes, elle eut la chance de croiser un tout jeune professeur, nommé lui aussi dans cette ville après sa réussite à l’agrégation de lettres classiques .

Les deux jeunes gens tombés instantanément amoureux l’un de l’autre, furent séparés durant le restant de la guerre, les lycées de garçons et de filles étant délocalisés dans deux bourgades distinctes des environs de Rennes .

En 1944, Suzanne Langenais dut quitter précipitamment son lycée pour prendre en charge sa mère et son petit-neveu pour les guider sur les chemins au milieu des combats et des bombardements, en pleine bataille de Mortain .

En 1945, enfin, Maurice Léo et Suzanne Langenais purent célébrer leur mariage et leur vie devint alors, sur plus de sept décennies, un modèle d’accomplissement conjugal, familial, amical et professionnel .

Enseignante au lycée de jeunes filles de Rennes (aujourd’hui lycée Anne-de- Bretagne) puis au lycée de garçons (aujourd’hui lycée Émile-Zola) Suzanne Léo fut un professeur passionné, redouté parfois, toujours admiré de ses élèves .

Parmi les nombreuses amitiés indestructibles nouées par Maurice et Suzanne Léo, les camarades sévriennes de Suzanne occupaient une place de choix, parmi elles : Madeleine Zimmermann (1936 L) devenue sa belle-sœur après son mariage avec André Subrenat, veuf d’Andrée Langenais ; Fernande Audoin (1936 L) longtemps professeur à Rabat puis à Paris ; Josette Calus-Chavarin (1937 S), professeur à Alger puis directrice d’un lycée à Marseille ; et enfin Marie-Louise Fargues (1937 L), épouse de Pierre Le Go, collègue et ami de Maurice . Cette dernière famille fut et est encore très proche, au-delà des deuils et du temps qui passe .

Suzanne Léo n’a jamais oublié ses racines normandes . La maison de Carolles, au bord de la baie du Mont Saint-Michel, fut acquise par le couple en 1957 et devint, au fil des générations, un lieu convivial, amical autant que familial .

Son époux Maurice Léo, toujours en vie, ses trois enfants, ses deux beaux-fils et sa belle-fille, ses huit petits-enfants et leurs conjoints, ses sept arrière-petits-enfants ont bénéficié jusqu’à ses tout derniers jours, dans sa 102e année, de la vitalité, de la sagesse, de l’intelligence chaleureuse et de la tendresse inépuisable de leur épouse, mère ou grand-mère . Son affaiblissement a été bref et sans souffrance .

Au sein de cette grande famille, conformément au modèle harmonieux du couple de Maurice et Suzanne, les joutes intellectuelles et humoristiques, la fantaisie artistique, l’ouverture au monde, loin de tout préjugé et de tout académisme, s’entre- mêlent encore et se perpétuent .

Et clin d’œil de la vie, Riad, leur petit-fils, polytechnicien et docteur en physique théorique, a épousé en 2013 Fanny, une jeune helléniste agrégée de lettres classiques et normalienne de la rue d’Ulm .

Claire LÉO ZIOUR, sa fille