LEGRAS Jean - 1933 s
LEGRAS (Jean), né à Soissons (Aisne) le 12 juillet 1914, décédé à Vandœuvre- lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) le 5 janvier 2012. – Promotion de 1933 s.
Scolarité au lycée Poincaré de Nancy .
Primé au concours général (2e prix en mathématiques, 4e accessit en physique) . Élève à l’École normale supérieure de 1933 à 1936 .
Reçu 4e à l’agrégation de mathématiques (1936) .
Thèse Contribution à l’étude de l’aile portante sous la direction de Joseph Pérès,(1908 s) soutenue en 1946 .
Professeur de mathématiques supérieures au lycée Henri-Poincaré de Nancy (1942-1944) .
Détaché au CNRS (1944-1947) .
Chargé de cours de mathématiques à la faculté des sciences de Besançon (1947-1950) .
Maître de conférences à la faculté des sciences de Besançon (1950-1952) .
Maître de conférences à la faculté des sciences de Nancy (1952-1955) .
Professeur de mécanique rationnelle à la faculté des sciences de Nancy (1955-1982) .
Six livres pour l’enseignement universitaire publiés entre 1954 et 1980, sur des techniques de résolution d’équations différentielles, l’analyse numérique, et des algorithmes d’optimisation non linéaire .
Encadrement d’une soixantaine de thèses .
Obtention pour l’université de Nancy d’un ordinateur IBM 650 en 1958 . Fondation (1959) puis direction du Centre de calcul ainsi que de l’Institut universitaire de calcul automatique (ancêtre de l’actuel LORIA) jusqu’en 1972 .
Développement en Lorraine de l’informatique et de ses applications .
Départ à la retraite en 1982 .
La vie de Jean Legras fut marquée par les deux guerres mondiales : son père fit Verdun et la famille fut ballotée à droite et à gauche pendant la Première Guerre mondiale ; quant à lui, son travail de recherche en mathématiques appliquées fut perturbé par la Deuxième Guerre mondiale . Ayant été versé dans l’artillerie, il perdit en effet ses travaux en même temps que sa cantine lorsqu’il fut fait prisonnier en juin 1940, puis passa plus de deux années en captivité à Lübben en Allemagne, ce qui se termina heureusement par un rapatriement suite à une schizophrénie simulée .
Marié et père de deux enfants, sportif, bridgeur, bricoleur, photographe amateur, et même amateur de tricot, on lit qu’il a été toute sa vie animé d’une grande curiosité intellectuelle envers les activités les plus variées .
Bien qu’il ait fait partie d’une famille d’enseignants, avec un père professeur de mathématiques et un fils professeur de médecine, on sait peu de choses sur le passage de Jean Legras à l’École normale supérieure, et il n’est pas clair que cela ait eu une influence majeure sur ses goûts scientifiques . Contemporain de Nicolas Bourbaki, il s’affirma comme un chercheur intéressé d’abord par les mathématiques appliquées vues comme un outil au service de l’ingénieur et du physicien, d’où un intérêt de précurseur pour l’automatisation du calcul, puis pour l’informatique, au développe- ment de laquelle il joua un rôle de tout premier plan en Lorraine, que ce soit pour l’enseignement, la formation, ou pour la recherche .
Claire MATHIEU (1983 S)