GENUYS François - 1946 s
GENUYS (François), né le 26 août 1927 à Paris, décédé le 14 août 2020 à Paris. – Promotion de 1946 s.
Fils d’un architecte, François Genuys fut élève de l’École normale supérieure avant d’être reçu, en 1949, au concours de l’agrégation de mathématiques, à un excellent troisième rang .
De 1949 à 1951, il exerça la fonction de professeur de mathématiques au lycée de garçons du Mans . Il succédait, sur ce poste, à Maurice Roseau (1925-2015, 1945 s), qui deviendra professeur à la faculté des sciences de Paris et membre de l’Académie des sciences .
Bien que très solide mathématicien, François Genuys ne persévéra pas dans la voie de l’enseignement des mathématiques . Passionné par l’informatique, il poursuivit toute sa carrière, en qualité d’ingénieur, au sein la société IBM France . Il détint, en 1958, le record du calcul des décimales de p, réussissant à trouver 10 .000 décimales sur une machine IBM-704 en 1 h 42 mn . Cette performance ayant été améliorée, il réalisa, en 1959, un nouveau record, toujours sur une IBM-704 : 16 .167 décimales en 4 h 20 mn !
Cet homme d’une vaste culture fut aussi un pionnier de l’informatique musicale, aux côtés du compositeur de musique Iannis Xenakis (1922-2001) .
Alors qu’il assistait très intéressé en février 1950 à une représentation du Rendez- vous de Senlis de Jean Anouilh, joué dans la salle municipale des concerts par le groupe théâtral Robert Garnier de son lycée, il fit une rencontre décisive en la personne de Françoise Gallouédec . C’était la fille du docteur François Gallouédec, directeur du sanatorium de Parigné-l’Évêque (Sarthe) . C’était également la nièce de Louis Gallouédec (1885 l), géographe célèbre pour ses atlas . François et Françoise se sont mariés au Mans en juillet 1951 .
François Genuys occupa de nombreux postes au sein des diverses branches de la compagnie IBM dont il fut notamment directeur scientifique . Ses anciens collègues assurent qu’il joua un rôle éminent dans l’informatique française grâce à ses publications et ses séminaires à l’Association française de calcul . Après sa retraite, il continua à animer cette discipline, notamment par l’organisation de séminaires et de colloques .
Il fut également un admirateur du Japon, de sa culture et de sa langue, qu’il étudia jusqu’à ses derniers jours .
François Genuys et son épouse n’eurent pas d’enfants, mais ils ont eu de nombreux neveux auxquels ils furent très attachés et pour qui ils furent des guides attentifs et des modèles .
Diplômée de Sciences Po Paris, docteur en droit, Françoise Gallouédec a fait sa carrière au CNRS ; elle a publié Le Prince selon Fénélon (PUF, 1963) . Puis elle se spécialisa dans l’informatique administrative . Elle fut un temps direc- trice de la Documentation française . Elle est décédée le 3 décembre 2018, vingt mois avant son mari . Sa sœur, Annick Gallouédec, avait épousé, en novembre 1952, Jean-Louis Deshayes (1943 l), professeur de lycée de 1947 à 1952 : ayant commencé sa carrière au lycée du Mans, il enseigna au lycée Charlemagne, puis à Paris-X Nanterre, et décéda le 21 juin 2018 .
Didier LECOCQ, son neveu