DEMERS Pierre - 1935 s

DEMERS (Pierre), né à le 8 octobre 1914 à Deal (Royaume-Uni), décédé le 29 janvier 2017 à Montréal (Québec). – Promotion de 1935 s.


Le physicien montréalais Pierre Demers, qui a bien malgré lui participé au projet Manhattan, est décédé à l’âge de 102 ans . Ses cendres ont été enterrées au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal le 23 juin 2017 .

Après avoir été admis à l’École normale supérieure de Paris en 1939, Pierre Demers a rapidement rejoint les rangs du laboratoire de Synthèse atomique sous la direc- tion de Frédéric Joliot-Curie . Celui-ci l’avait orienté vers la technique des émulsions photographiques pour détecter les particules élémentaires et observer leurs carac- téristiques . Grâce à cette technique, qu’il baptisera l’ionographie, Pierre Demers contribuera aux travaux du laboratoire nucléaire secret du Canada pendant la guerre, sera une sommité de la physique fondamentale ainsi qu’une des figures scientifiques d’avant-plan au Québec pendant plusieurs décennies .

Pierre Demers est né de parents canadiens pendant un voyage en Europe, en 1914 . Il a notamment fait ses études au collège Jean-de-Brébeuf et à l’université de Montréal avant de fréquenter les institutions parisiennes . Il est revenu au Canada au début de la Deuxième Guerre mondiale . Après la victoire des Alliés, Pierre Demers a rejoint le corps professoral de l’université de Montréal où il a exercé jusqu’à sa mise à la retraite d’office en 1980 . Il s’est alors consacré en bonne partie à la défense du français en science par la fondation de la Ligue internationale des scientifiques pour l’usage de la langue française (LISULF) qui a, notamment, fait reculer l’Institut Pasteur alors qu’il se proposait de rendre sa revue unilingue anglaise .

Après l’arrivée des détecteurs de particules électroniques dans les années 1970, Pierre Demers avait diversifié ses activités scientifiques, embrassant le courant multi- disciplinaire pour étudier d’autres domaines tels que la pollution par le bruit et la perception colorée, tout en poursuivant des recherches sur les modèles fondamentaux qui l’amenèrent à proposer le Système du Québécium à la toute fin du xxe siècle .

Au cours de sa vie, Pierre Demers a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix du Québec Marie-Victorin en 2015 (plus haute distinction scientifique), le rang de chevalier de l’Ordre de la Pléiade (assemblée des parlementaires de langue française) et le prix des sciences Léon-Lortie de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal .

Son décès a laissé dans le deuil sa compagne, deux fils et quatre petits-enfants .

Thierry LEROUX-DEMERS, son fils